La détestation de la France

La France n’est pas parfaite, certes, mais où trouve-t-on la perfection ? Critiquer pour améliorer, oui. Mépriser un pays qui nous offre un cadre de vie unique et des libertés essentielles, non.

Critiquer son pays est sain et nécessaire : c’est même une preuve d’attachement et de lucidité. Mais entre une critique constructive et une détestation systématique, il existe un fossé immense. La première permet d’avancer, de repérer ce qui peut être amélioré et de participer à un progrès collectif. La seconde, en revanche, enferme dans le rejet, empêche toute nuance et finit par paralyser l’action.

Or, le débat public semble glisser progressivement vers une forme de dénigrement permanent. Même au sein des plus hautes sphères de l’État, certains vont jusqu’à accuser la France de tous les maux. Je trouve profondément injuste de dépeindre ainsi un pays qui accueille des personnes venues de tous horizons et leur offre la possibilité de se reconstruire. Repartir de zéro n’est certes jamais simple, mais notre pays le permet, à condition de respecter quelques règles essentielles, qui relèvent, selon moi, du simple bon sens.

On oublie trop vite que notre pays garantit des libertés essentielles : liberté d’expression, liberté de la presse…qui restent loin d’être la norme dans le monde. N’oublions pas aussi la multitude d’acquis sociaux dont nous bénéficions, rarissimes à l’échelle internationale. Et que dire de notre cadre de vie : des paysages d’une diversité exceptionnelle, une richesse culturelle foisonnante, un patrimoine qui fait l’envie de bien des nations.

Comment certains en sont arrivés à détester tout cela ? Je ne comprendrais jamais ! La vie n’est pas rose pour tous nos concitoyens mais si on souhaite s’en sortir c’est possible. Avec une bonne dose d’huile de coude, et un certain courage, on peut faire des miracles. Rien ne tombe du ciel, à part pour quelques privilégiés.

Je ne comprends pas non plus la détestation de la France exprimée par certains étrangers ou personnes d’origine étrangère. Bien souvent, lorsqu’ils saisissent les opportunités qui leur sont offertes ici, ils bénéficient de libertés et de droits qui dépassent largement ceux de leur pays d’origine. Beaucoup trouvent en France un cadre de vie plus sûr, une liberté d’expression réelle, un accès à l’éducation, à la santé, et la possibilité de bâtir un avenir plus stable. Critiquer ce qui peut l’être est légitime, mais nier tout ce que ce pays leur permet d’accomplir me semble profondément injuste.

Ce qui m’agace le plus, c’est qu’aujourd’hui, le débat semble devenu impossible avec ceux qui vouent une haine viscérale à la France. La discussion se ferme avant même d’avoir commencé, les arguments sont balayés, et la violence, verbale ou parfois pire finit par s’imposer comme unique mode d’expression. Quand le rejet prend toute la place, il n’y a plus d’espace pour la nuance, ni pour la compréhension mutuelle. Et sans cette possibilité d’échanger sereinement, aucune société ne peut avancer.