En moyenne, un Français passe 20 heures par semaine devant un écran dans le cadre de son activité professionnelle, et 36 heures pendant son temps libre. Cela représente environ un tiers de la vie d’une personne !!!!! je n’ai presque pas besoin d’aller plus loin tant les chiffres sont vertigineux…
On y travaille, on y apprend, on y aime, on s’y divertit, on s’y informe. Jamais nous n’avons passé autant de temps connectés, et pourtant jamais nous ne nous sommes autant plaints de manque de temps. Chaque dispositif prétend nous faire gagner quelques minutes, mais les sollicitations permanentes, notifications, flux infinis, micro-tâches, grignotent nos journées sans que nous nous en rendions compte. Le temps semble se dissoudre entre des instants fragmentés, des allers-retours constants entre tâches importantes et distractions immédiates. Notre connexion quasi permanente crée ainsi l’illusion d’une présence au monde alors même qu’elle nous en éloigne parfois : nous sommes partout et nulle part, disponibles pour tout mais pleinement concentrés sur rien.
Nous savons aujourd’hui que le temps passé devant un écran peut avoir des conséquences désastreuses. Cette colonisation progressive de notre quotidien a un coût : fatigue visuelle, diminution de l’attention, dépendance, appauvrissement des interactions sociales, détérioration du sommeil…Et chez les enfants, le développement du cerveau est perturbé, rien que ça !
Pour être tranquilles, nous avons tendance à laisser nos enfants rester trop longtemps devant les écrans. Ce n’est pas par manque d’amour ni par négligence, mais souvent par épuisement : les écrans apaisent, occupent, captent…et nous offrent un répit immédiat. Le problème, c’est que ce « répit » se paie parfois plus tard, lorsque l’habitude devient dépendance, ou que le temps passé devant les écrans remplace celui passé à jouer, rêver, bouger, s’ennuyer, toutes ces expériences essentielles à la construction d’un enfant.
On se surprend alors à se demander : « Mais comment faisaient nos aïeuls ? » Et la réponse est simple : ils faisaient sans. Ils faisaient sans tablettes, sans smartphones, sans chaînes en continu. Et cela n’a pas posé de problème, parce que le monde offrait naturellement d’autres sollicitations : un environnement plus rural ou plus collectif, des fratries nombreuses, des voisins présents, des jeux simples mais infinis.
Le défi contemporain n’est donc pas de revenir en arrière, ni de culpabiliser, mais de retrouver un équilibre : réintroduire des temps sans écrans, réapprendre à occuper nos enfants autrement, réapprendre aussi à les laisser s’ennuyer. Leur offrir ce que les générations précédentes avaient naturellement, et que la nôtre doit désormais protéger.
Le temps passé devant les écrans, c’est souvent du temps soustrait à la vie, la vraie…Celle qui ne se met pas en pause, qui ne se scrolle pas, qui ne se like pas. Pendant que nos doigts glissent sur la surface lisse d’un téléphone, le monde, lui, continue d’avancer : une lumière change, un rire éclate, un enfant grandit, un silence se présente. Et nous ne sommes pas toujours là pour l’accueillir.
Alors peut-être est-il temps de reprendre la main. De réapprendre à fermer l’écran pour ouvrir le regard, à lever les yeux plutôt qu’à les baisser. Se déconnecter, ce n’est pas renoncer au monde numérique, c’est redonner de la place à tout ce qui n’existe qu’en présence réelle : les conversations, les émotions, les souvenirs…S’offrir des moments sans écrans, c’est offrir de l’espace à la vie, à la vraie. Une invitation à retrouver du temps, du silence, de la qualité dans nos liens et dans nos journées. Une invitation à se reconnecter autrement, à soi, aux autres, au monde.
Ajouter un commentaire
Commentaires