Force est de constater qu’en matière d’incivilités les choses ne vont pas dans le bon sens. Je vois fleurir les affiches qui expliquent comment se comporter dans les lieux publics. Si de telles initiatives se multiplient c’est bien qu’on a constaté des problèmes. Seulement, personne n’ose en parler, la plupart d’entre nous fait comme si de rien n’était. J’ai choisi de mettre les pieds dans le plat. Moi, j’en ai ras le bol.
L’incivilité n’a plus de frontières : elle s’invite dans les transports en commun, à l’école, sur les routes, dans les files d’attente ou les commentaires en ligne. Ça me rend dingue. J’appartiens à la génération X, génération des personnes nées entre 1965 et 1979, et je suis choquée. N’en déplaise à certains, je pense que c’était mieux avant, en tout cas dans ce domaine.
Je me souviens encore des années 80 et 90. L’époque où nous laissions les portes palières ouvertes…on nous apprenait à aider les personnes âgées, à tenir les portes, à laisser passer les gens dans la rue et j’en passe…Aujourd’hui, je ne compte plus le nombre de coups d’épaules que j’ai pu recevoir sur les trottoirs. Je me suis fait insulter, bousculer, toucher, et même cracher dessus. Pourtant, j’ai un style banal, je ne sors en rien de l’ordinaire. Je ne parle pas à n’importe qui et ne répond jamais aux insultes. Que s’est-il passé ?
Entre 2018 et 2023, les incivilités à France Travail ont augmenté de 82% ! Il y aurait environ 43 agressions par jour. Voilà qui fait froid dans le dos. Nos médecins ne sont pas en reste, puisque selon l’observatoire de la sécurité des médecins, 1992 incidents ont été signalés en 2024, soit une augmentation de plus de 26% par rapport à 2023. Je pourrais citer aussi les pharmaciens, les buralistes, les caissières et bien d’autres corporations en contact avec le public qui subissent ce fléau. Tout cela n’est pas un mythe, encore moins un « sentiment d’insécurité » mais bel et bien une réalité.
Les réseaux sociaux n’arrangent rien. Derrière un écran, certains se croient tout permis. L’anonymat délie les langues et fait tomber les filtres. On insulte, on juge, on humilie, ce déversement permanent de haine finit par polluer le quotidien.
Que faire ? Je suis assez pessimiste sur le sujet. Comment éduquer ceux qui ne le sont visiblement pas ? J’aimerais tant être capable d’apporter un semblant de solution mais je sèche. Les pouvoirs publics font des campagnes de publicité pour apprendre aux gens ce qui relève pour moi du bon sens…Je ne crois pas que cela soit efficace. Je ne suis même pas sûre que les individus concernés lisent tout ça. On vit dans une société où crier plus fort semble donner raison, où la bienveillance passe pour de la faiblesse. Et si, finalement, le vrai courage aujourd’hui, c’était simplement d’être courtois ?
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