À l’heure où j’écris ces lignes, je cherche un emploi. Un nouveau départ, une nouvelle région…et une vraie galère. Moi qui trouvais toujours sans trop d’effort, je découvre le parcours du combattant qu’est le marché de l’emploi aujourd’hui. Ce qui me révolte le plus, c’est le manque d’accompagnement, et ce monde 2.0 où ce ne sont plus les recruteurs, mais des algorithmes, qui décident de notre sort.
Selon DARES (Direction de l'Animation de la recherche, des Études et des Statistiques) en 2023, le service public de l'emploi et les autres services d'accompagnement coûtent 6,9 Milliards d’euros. En 2022, 6,6 Milliards d’euros dont 5,2 Milliards pour les dépenses de fonctionnement de France Travail. Malgré ces milliards, seulement 9% des chômeurs renouent avec l’emploi grâce à France Travail (Enquête auprès des actifs ayant retrouvé un emploi). De quoi se poser des questions. C’est même carrément flippant ! 9% !!! Soit, 1 chance sur 10 d’être aidé par ceux dont c’est le métier !!
Mis à part répéter qu’il faut adapter son CV pour plaire aux robots, les grandes agences pour l’emploi n’ont pas grand-chose à offrir. Petite parenthèse : la plupart du temps, lorsque vous postulez, c’est donc l’IA qui « lit » vos CV. Sa mission : éliminer ceux qui ne rentrent pas dans les bonnes cases. Si votre parcours n’est pas une parfaite ligne droite, vous risquez de passer à la trappe.
Evidemment c’est mon cas. Après, 20 ans passés à fabriquer des émissions pour la télé, j’ai changé d’orientation pour enseigner le yoga, aider les personnes en difficulté et écrire. Essayez donc de trouver une cohérence dans les mots clés qui définissent mes activités. Ça rend dingue tous les algorithmes. Les conseillers sont en PLS. Pourtant, grâce à mon virage à 180°, j’ai « gagné » des compétences précieuses.
Bref, aucun poste ne correspond à mes compétences dans les listes de France Travail. Parce que, sur leur site impossible de rentrer soi-même l’intitulé du poste souhaité. Il est obligatoire d’en sélectionner un dans une liste. Sérieux ???? Sur ma page, je recherche officiellement un emploi que je n’ai jamais exercé. Tout simplement parce que l’intitulé ressemble vaguement à celui de mon job précédent.
Alors, comment avoir une chance de trouver du boulot quand le nom du poste recherché ne correspond en rien à ce que vous faites ?? Les annonces…ah, ah, ah…on trouve les mêmes en boucle pour les métiers dits « en tension ». Si vous êtes serveur ou auxiliaire de vie, vous pouvez changer d’emploi tous les jours tant il y a d’offres. Malheureusement, je n’ai JAMAIS vu une annonce dans mon domaine de recherche. On nous parle aussi de réseau…le fameux, je vais être obligée de rajouter des ah, ah, ah, je suis nouvellement revenue dans la région sud-est, mon réseau parmi les actifs est proche du néant. Il me reste les candidatures spontanées, c’est-à-dire, espérer tomber au bon endroit au bon moment. Autant, attendre un miracle.
Ajoutez à tout ça, le problème de l’âge. Avant 30 ans, tu n’as pas assez d’expérience et passé 50, tu n’es plus bon à rien. Et comme si ce n’était pas assez, les employeurs raffolent désormais des alternants : jeunes, motivés, et surtout pas chers. Pourquoi embaucher un senior quand on peut payer un apprenti la moitié du prix ?
Conclusion : Débrouille toi ! France travail t’expliques ce que tu sais déjà grâce au web. Pas d’offres pertinentes, pas de contacts utiles et encore moins des solutions pour les profils atypiques. Un système calibré pour des gens standardisés. Les gars, va falloir vous réveiller : la génération Y est en train de changer de travail comme de chemise. Pendant que vous cochez vos cases, le monde du travail se réinvente…sans vous.
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