Ah le yoga ! J’adore ça, au point d’en être devenue prof. J’y crois dur comme fer. Je trouve que c’est un formidable outil pour se maintenir en bonne santé. Mais quand la séance vire au cours d’ésotérisme, qu’on me parle d’énergie universelle et de chakras bloqués, là, je décroche. À force de vouloir tout énergétiser, certains ont transformé le yoga en foire spirituelle et en campagne de pub pour les médecines dites « alternatives ».
Tout d’abord, je tiens à affirmer que je respecte profondément les croyances et les convictions de chacun. Toute personne est libre de trouver du sens et de la spiritualité là où il le souhaite. Cependant, il me semble important de rappeler qu’une croyance relève avant tout du domaine de l’intime et de l’expérience personnelle. Le yoga, quant à lui, est une pratique millénaire issue d’une tradition philosophique. Ses bienfaits sur la concentration et la détente sont largement reconnus, mais lorsqu’on lui attribue des vertus surnaturelles, comme la capacité à « débloquer les chakras » ou à transformer le monde, on quitte le champ de la pratique pour entrer dans celui de la foi.
Pratiquante de yoga depuis 2015, je peux dire sans exagérer que j’ai entendu une quantité impressionnante d’affirmations pour le moins étonnantes. Par exemple, l’ouverture des hanches agirait comme une « détox émotionnelle ». Si cette promesse était vraie, notre monde serait sans doute un havre de paix intérieure, libéré de la dépression, de l’anxiété et de tous les tourments modernes. De même que si le simple fait de pratiquer le yoga suffisait à rétablir l’équilibre universel, il y a longtemps que notre société irait mieux. Malheureusement, la réalité est souvent plus complexe, et les bienfaits du yoga, aussi profonds soient-ils, ne remplacent pas un véritable travail sur soi.
Ce qui me met le plus en colère, c’est la prétention qu’ont certains charlatans à se substituer aux médecins. Dans ce milieu, le rejet de la médecine dite « classique » est malheureusement fréquent. Sont valorisées presque exclusivement des approches naturelles ou alternatives. On en vient parfois à présenter ces méthodes comme des solutions capables de guérir tous les maux du corps et de l’esprit. J’ai moi-même été confrontée à un véritable lavage de cerveau destiné à me convaincre que le crudivorisme constituait la réponse à toutes les maladies modernes. Pourtant, cette pratique, si elle n’est pas encadrée, peut entraîner des carences vitaminiques graves. À l’inverse, un traitement médical, aussi difficile soit-il — comme une chimiothérapie — peut sauver des vies. C’est là toute la différence entre une promesse séduisante et une réalité scientifique.
L’un des principaux dangers réside dans le fait que certaines personnes laissent s’aggraver leurs symptômes en misant exclusivement sur les médecines douces. Franchement, ça me rend folle ! Et je n’ai même pas encore évoqué les dérives sectaires qui se cachent parfois derrière le milieu du bien-être… Si tu adhères à leurs idées, on te promet monts et merveilles. Mais si tu oses remettre le dogme en question, gare à toi. Sous couvert de bienveillance, l’intolérance règne en maître, et le pire, c’est qu’on te fait croire que c’est toi qui es intolérante.
Alors, à quand le yoga débarrassé de tout le tralala ésotérique ? Le yoga, est avant tout une discipline corporelle et mentale, destinée à renforcer le corps, calmer l’esprit et développer la concentration. Il serait temps de revenir à l’essentiel : des postures adaptées, une respiration consciente et une pratique régulière, sans promesses irréalistes ni dogmes ésotériques. Un yoga qui soigne le corps et apaise l’esprit, sans nous faire croire que nous allons changer le monde en nous asseyant en tailleur quelques minutes par jour.
La spiritualité oui mais la lumière sans l’aveuglement.
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