Prisonniers des "étiquettes"

Publié le 31 octobre 2025 à 09:00
Prisonniers des "étiquettes"

Génération Y, boomers, TSA, TDAH, dépressif, bipolaire, végan, HPI, CSP +, introverti, extraverti…je pourrais en faire une page entière. À croire qu’il faut désormais une étiquette pour exister. À force de se mettre dans des cases, on finit par s’y enfermer, voire croire qu’on se résume à cela. Et si on réapprenait simplement à être ?

 

Je veux bien admettre que lorsqu’il s’agit de santé, ça peut faire sens. Un diagnostic peut permettre de soigner correctement quelqu’un, il est donc nécessaire. Mais lorsque ce diagnostic devient une étiquette, alors il cesse d’être un outil : il devient une prison.
Ce n’est plus « je souffre de dépression », mais « je suis dépressif ».
Ce n’est plus « j’ai un trouble », mais « je suis un trouble ».
Et c’est là que le glissement devient dangereux : on commence à se définir par sa pathologie, à se regarder à travers elle, à croire qu’elle dit tout de nous. Or, un diagnostic décrit un état, pas une identité.

 

Les petites cases et autres étiquettes renforcent les clichés, les « à priori ». Dire d’une personne « il est introverti », « elle est hypersensible », « il est anxieux », c’est souvent croire qu’on a tout compris, alors qu’on ne fait que réduire. Ces mots, à la base, peuvent aider à se comprendre, à mettre du sens. Mais quand ils deviennent des étiquettes figées, ils emprisonnent plus qu’ils n’éclairent. Un introverti peut être bavard, drôle, sociable, simplement différemment. Une personne hypersensible n’est pas nécessairement fragile. Nous sommes faits de nuances, de contradictions, d’exceptions.
Aucune case n’est assez grande pour contenir la complexité d’un être humain.

 

Pourquoi ce besoin de mettre une personne dans une case ? Je n’ai pas de réponse définitive, seulement quelques pistes. Nous vivons dans un monde où tout va vite, où l’on cherche des repères pour ne pas se perdre. Coller une étiquette, c’est simple, c’est rassurant. Ça permet de comprendre vite, ou du moins de le croire. Et puis, parfois, cette étiquette devient même un accessoire social : si elle est « tendance », elle peut offrir l’illusion d’être ce que l’on voudrait être. Alors on se définit : je suis ceci, je suis cela. On choisit les mots qui nous valorisent, ceux qui feront bonne impression. Mais à force de se construire à travers ces étiquettes, on finit par s’éloigner de soi. Et ça, forcément, ça ne fait pas du bien.

 

Les réseaux sociaux n’arrangent rien au problème : ils amplifient cette manie de tout résumer en quelques mots, de réduire une personne à une étiquette. Quel dommage ! Les mots peuvent éclairer ou enfermer, selon l’usage qu’on en fait. Nommer, c’est mettre de la lumière. Mais figer, c’est l’éteindre. Et si on revenait à des repères plus simples, plus vrais ? Pour moi, la nature reste le meilleur guide : elle ne juge pas, elle ne classe pas, elle ne ment jamais. Aller hop ! Une bonne rando et ça repart !

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