L'écologie punitive

Publié le 8 novembre 2025 à 07:03
écologie

Qui est contre l’écologie ? Personne, je pense. Pourtant, tout semble fait pour nous en dégoûter. À force de culpabiliser le consommateur ordinaire pendant que les grandes industries continuent de polluer tranquillement, l’écologie finit par ressembler à une leçon de morale permanente.

 

Entre les injonctions à ne plus consommer ceci ou cela, et les discours alarmistes qui font de chaque geste du quotidien une catastrophe écologique, j’ai parfois l’impression qu’on nous fait porter seuls la responsabilité de sauver la planète. Bien sûr, chacun a sa part à faire, mais cette pression constante finit par décourager. L’écologie devrait donner envie d’agir, pas seulement culpabiliser ceux qui essaient déjà de bien faire.

 

Je fais partie de ceux qui en ont ras le bol qu’on nous fasse la leçon du matin au soir. J’entends « Quoi, tu utilises encore du gel douche dans un flacon en plastique ? » avec le même ton qu’on emploie pour annoncer une catastrophe internationale. J’ai envie de répondre : « OK, mais vous, vous comptez arrêter d’en vendre en quelle année ? »

Et le pire, c’est que j’ai voulu faire ma part : retour au savon/shampoing solide. Résultat : ça fond plus vite qu’un sorbet oublié au soleil, ça colle partout, le porte-savon se transforme en marécage, et j’en perdais tellement que je devais en racheter tous les quatre matins…donc question pollution, pas sûr que ce soit un progrès. Et en prime, c’est cher (compter environ 12€ pour un petit shampoing solide). On dirait presque que la vertu a un prix…

 

L’écologie punitive frappe souvent ceux qui ont le moins les moyens. C’est le comble : on veut sauver la planète, mais on commence par faire payer ceux qui ont déjà du mal à boucler le mois. Prenons un exemple : les fameuses ZFE, les « zones à faibles émissions ». Tu gagnes le SMIC, tu vis en périphérie parce que le centre-ville est devenu inaccessible, tu conduis une voiture de dix ans parce que c’est tout ce que tu peux te permettre…et soudain, ta voiture devient « interdite de séjour » dans la ville. Sur le papier, c’est une belle idée, moins de pollution, air plus pur, tout le monde applaudit. Mais dans la réalité, ce sont surtout les petits budgets qui trinquent. Taxer, restreindre ou imposer des normes lourdes finit par pénaliser les plus précaires, alors que ce sont eux qui ont déjà le plus à subir au quotidien. Cette approche transforme une cause collective en fardeau pour ceux qui devraient, au contraire, être protégés.

 

L’écologie devrait nous rassembler tous, au‑delà des clivages politiques. Pourtant, l’extrême gauche s’en est emparée, et avec elle la radicalité qui n’a jamais apporté de solutions constructives. Ce qui pourrait unir devient aujourd’hui source de divisions : au lieu de chercher un équilibre avec notre façon de vivre, certains choisissent l’extrême. Résultat : un débat vital pour l’avenir de la planète transformé en terrain de conflits, là où le compromis aurait fait avancer chacun d’entre nous.

 

J’oubliais un gros détail qui m’agace au plus haut point : les happenings écolos. J’appelle ça les « attentats écolos »…cette logique de dégradation pour faire réagir, je ne peux pas supporter. Quand je vois ces slogans tagués sur des murs, les façades recouvertes de peinture, ça me met hors de moi. Je n’accepte pas qu’on sacrifie l’ordre et le respect du quotidien sous prétexte d’un idéal écologique. Et nous, les citoyens, méritons d’être traités avec intelligence et considération, pas d’être confrontés à des messages violents qui cherchent à nous « faire réagir ». À force de tout abîmer pour faire passer un message, on finit par détruire l’idée elle-même et le dialogue.

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