La vulgarité s'invite partout

Publié le 15 novembre 2025 à 07:27
vulgarité

Avant de commencer, je tiens à remercier mon amie Chantal pour m’avoir inspiré ce sujet.

 

Aujourd’hui, la familiarité, et parfois même la vulgarité s’invitent jusque dans les plus hautes sphères de l’Etat. A l’assemblée nationale, au sénat, dans les interviews et débats télévisés, le stand up, les mots fusent et le ton dérape. Là où jadis prévalait l’éloquence s’impose désormais une parole relâchée. Que l’on emploie des mots simples pour être compris du plus grand nombre, je peux comprendre mais de là à être familier, non. Quand Bruno Le Maire dit « j’appelle le Président et jme casse », moi ça me choque. J’attends que les gens qui nous gouvernent parlent mieux que moi, qu’ils montrent l’exemple.

 

Les débats parlementaires ressemblent parfois à des joutes de cour de récréation. Les invectives fusent, les noms d’oiseaux remplacent les arguments, et la recherche du bon mot assassin l’emporte sur la profondeur des idées. La joute verbale est un art mais de là à s’adonner à la vulgarité : quel dommage ! Pour certains, l’insulte n’est plus un dérapage isolé, elle devient une stratégie, un outil de communication. Dans une époque gouvernée par l’instantanéité des réseaux sociaux, chaque échange est scruté, découpé, partagé. La petite phrase, la pique bien sentie, la provocation outrancière, tout ce qui fait réagir, devient une arme redoutable pour exister médiatiquement. Ainsi, plus un mot choque, plus il circule. Et c’est ainsi que la vulgarité, devient un instrument de visibilité.

 

Ce glissement traduit une mutation profonde de la parole politique : j’ai l’impression qu’elle n’est plus un moyen d’éclairer le débat, mais un levier pour capter l’attention. On ne cherche plus à convaincre l’adversaire, mais à l’humilier publiquement. La vulgarité, en prétendant rapprocher les élus du « peuple », les en éloigne en réalité : elle abaisse la parole commune au lieu de l’élever.

 

À force d’entendre les élus s’invectiver, les journalistes couper la parole, les responsables publics s’emporter, le citoyen finit par se dire que tout cela est normal. Et c’est là le plus grand danger : quand la vulgarité devient banale, l’irrespect devient légitime. Les représentants du peuple portent pourtant une responsabilité immense : celle d’incarner la dignité de la République. Chaque mot prononcé dans l’hémicycle, chaque phrase lancée devant un micro, contribuent à façonner le climat collectif. Si la parole politique se dégrade, c’est tout le lien social qui s’en trouve abîmé. Ce qui m’inquiète, c’est que ceux qui s’adonnent à la grossièreté, le fassent en connaissance de cause pour déstabiliser le pays volontairement. Mais là on rentre dans un autre débat…

 

Cette dégradation du langage politique contamine le discours public tout entier. En réalité, elle traduit une crise plus profonde, celle du respect et du sens civique. Comment attendre du peuple un comportement respectueux et civique quand ceux qui sont censés montrer l’exemple se laissent aller au pire ? Comment prêcher la tolérance, la mesure et le respect des institutions quand, du haut même de ces institutions, on donne le spectacle contraire ?

 

Ce laisser-aller verbal, cette désinvolture du ton et des attitudes, traduit un profond mépris du rôle que confère la fonction publique. C’est, une forme d’irrespect total envers les institutions, envers les citoyens, et finalement envers la parole elle-même. La dignité ne devrait pas être un luxe moral, mais une exigence de base pour quiconque prétend représenter la nation. Je ne mets pas toutes les personnalités publiques dans le même panier mais force est de constater que la situation n’évolue guère dans le bon sens.

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